J’avais cessé de faire la queue
Renoncé à me remplir la panse
Décidé à me nourrir de peu
De quelques miettes de pain rance
Quand au milieu de la cantine
Ta voix de Sirène, cria mon nom, en détresse
Ravissant mets irisé dans la vitrine
J’ai repris une assiette enchanteresse
Les camarades salivaient à ta vision et ton odeur
J’étais l’unique archiviste de ton goût
A nouveau, était arrivée mon heure,
Celle qui me faisait dire : « nous »
Fulgurante olsatisfaction emplie d’ivresse
Entre mes lèvres, ce mets moelleux
Me contemplant dans le blanc des œufs
J’ai repris une louche de tendresse
Légèrement cramée,
Une pointe amère
Tu me nourrissais
Un peu mieux hier
Rab’à joie entre mes bras
Coule limpide entre mes doigts
Les yeux plus gros qu’le cœur
Restaient les haricots, fondu le beurre
J’ai pris un an de rab avec sursis
Scrutant mon astrolabe avec souci
Mais t’as bien vite refroidi
Ecoeurante bouillie sur ma langue
Alors je t’ai vomie
Et suis demeuré exsangue
Renonçant aux agapes et à leur ivresse
A cette chère et tendre
Païenne polyandre
J’ai englouti un chaudron de détresse
Légèrement cramée,
Une pointe amère
Tu me nourrissais
Un peu mieux hier
Rab’à joie entre mes bras
Coule limpide entre mes doigts
Les yeux plus gros qu’le cœur
Restaient les haricots
Fondu le beurre
J’avais cessé de faire la queue
Renoncé à me remplir la panse
Décidé à me nourrir de peu
De quelques miettes de pain rance
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