Lyre d’argent, gagne-pain trop précaire,
Dont les chansons n’ont qu’un maigre salaire,
Je vous délaisse et je vous dis adieu.
Mieux vaut cent fois jeter nos vers au feu
Et fuir bien loin ce métier de galère.
En vain, ma lyre, à tous vous saviez plaire ;
Vous déplaisez à ce folliculaire
De qui s’enflamme et gronde pour un jeu
L’ire.
Vous n’avez pas, hélas ! de caudataire.
Vous n’enseignez au fond d’aucune chaire
Le japonais, le sanscrit et l’hébreu.
Cédez, ma mie, à ce critique en feu
Dont les arrêts ne peuvent pas se faire
Lire.
Novembre 1845.
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