Y a 60 falaises dans chaque minute
À chaque battement d'aile, la peur de la chute
Tu as ce cœur de feu qui se terraforme
J't'ai vu poursuivre le phénix, prendre ses larmes
J't'ai vu mourant, amoureux, sans lumière
J'ai vu sur toi la mort aller-venir en missionnaire
Laisser des petits éclats d'or au bord de ton cœur
Grand mystère que l'amour recrachait par la mer
J'te vois, gamin de province des lotissements sans phénix
Je sais où t'es, immeuble immense de cité Tetris
Maison ouvrière au crépi couleur chair
Où partout les voitures dorment, allongées à terre
Au beau milieu de la nuit de ta ville enfermée
T'écoutes les seules musiques qui savent te soigner
Tu t'es souvenu que la beauté sert à chasser la peur
Comme le feu chasse l'arrivée des grands prédateurs
Y a 60 falaises dans chaque minute
Le temps s'intensifie, le grand phénix te bizute
C'est bizarre mais c'est l'moment parfait, le sens-tu ?
Pour dérober l'espoir et le rendre centuple
Embrasse la mort, embrasse l'adversaire
Tu sentiras jaillir l'orchestre d'ombre et de lumière
Celui des milliards de falaises de tes forces contraires
Ils te donneront tort, t'empêcheront de croire, de faire
Alors détruis la mort, allez détruis l'adversaire
Le courage et l'amour naissent là en plein milieu du cœur
De tes forces contraires, de tes forces contraires
Je t'ai vu mourant, amoureux, puis t'illuminant
J'ai vu sur toi la mort aller-venir, te faire un enfant
Te faire un enfant feu, embrassant ton phénix
Tu es cette matière vive, qui se terraforme
À l'infini
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