Y a ces cages d'escalier
Aux portes mensongères
D'où des moineaux piégés
Se lancent vers l'ordinaire
La plume ébouriffée
Regorgeant d'illusions
Ils s'envolent éperviers
Qui sait s'ils reviendront
Y a ces murs tout autour
Qui gardent l'horizon
Et dressent dans la cour
Des cirques moribonds
Des cercles sans promesse
Le balancier muet
D'un futur sans adresse
Et des jours sans objet
Mais dehors c'est désert
Y a que du temps qui meurt
Que des jamais que des hier
Pour les moineaux frondeurs
Alors ils s'interrogent
Ils crient comme des grenades:
"Que meurt la vieille horloge
Et que demain s'évade!"
Ils veulent chercher plus loin
Le droit illégitime
D'avoir de leur destin
Une vision moins ultime
Des rivières de goudron
Qui charrient du métal
Et cachent sous leurs ponts
Une misère qui s'emballe
Des pouvoirs immobiles
Et des cages ordinaires
Où des oiseaux dociles
Ont appris à se taire
Et dehors c'est désert
Y a que du temps qui meurt
Y a jamais y a hier
Et des moineaux frondeurs
Mais dehors c'est désert
Y a que du temps qui meurt
Il ne restera qu’hier
Pour les moineaux frondeurs
Mais dedans c'est désert
Y a que du temps qui meurt
Comme toujours comme hier
Comme ces moineaux frondeurs
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