J’cogite, j’gamberge, j’m’agite, j’en deviens barge
Je n’attends pas le printemps pour faire le grand méninge
J’tergiverse, 1000 idées à la seconde, prises de tête en averse
J’décide puis je fais l’inverse, devant la glace je converse
Arrête de te prendre le chou, j’entends cette phrase depuis toujours
Viens faire un tour dans mes babouches, tu les quitteras au quart de tour
En quête de réponses, je ne trouve que d’autres questions
Non je n’encaisse plus, j’vais me fracasser le caisson
Mon stylo confie mes soucis à la feuille comme à un psy
Déjà quand j’étais tout petit, j'me d’mandais c’que j'foutais ici
J’suis pas sur ma planète, j’tourne pas rond comme la Terre
Je n’ai que l’Art et ma manière d’m’enfermer dans mon univers
J'me fais des nœuds au cerveau, emmêlé
J’trouve pas la paire de ciseaux pour m’libérer
Je n’attends plus l’jour où j’serai cool
Comme Kery j’suis seul même dans la foule
J’aimerais tant être léger, m’envoler, marcher entre les nuages
Sans davantage m’interroger sur l’usage de notre passage
Mais j’ai l’esprit lourd, même en posant mes mains sur mes tympans
Je n’serai jamais sourd à la musique de mes tourments
Ses redondances m’ont lassé, je m’isole dans ma bulle
Sur le fil de mes pensées, je perds la tête dans la Lune
Boîte de nuit, boîte de conserve, la consommation me consterne
J'me réconcilie qu’en concert, j’ignore quelles consignes me concernent
Je suis bargeot dans un monde de gens normaux
Serait-ce le contraire ? C’que je compte faire, je n’le sais même plus
J’ai quitté le radeau, la tête sous l’eau, ce monde m’a déçu
Dans mon sous marin je crée le mien, loin d’être vaincu
J'me fais des nœuds au cerveau, emmêlé
J’trouve pas la paire de ciseaux pour m’libérer
Je n’attends plus l’jour où j’serai cool
Comme Kery j’suis seul même dans la foule
Mon énergie m’a immergé, la réalité m’a perdu
Je vis dans mes rêves pour me souvenir de nos anges déchus
Je doute d’être un jour serein, surtout je ne l’espère plus
Je m’apprends, je me conviens, conscient comme ceux qui m’ont conçu
Le temps presse, on n’est pas loin d'être tous noyés
La quête de croissance nous abaisse, je me creuse pour me déployer
J’ai fait le vœu de l’envie, j’en veux pour chacun des vivants
Je vous admire, je nous déteste, troupeau d’êtres suffisants
Trop peu d’remises en question, sommes-nous ce que nous devons être ?
L’argent est-il puissant au point que nous n’puissions que paraître ?
Partir pour aller où ? Je finirai entre mes cloisons
Je suis chez moi partout parce que ma tête est ma seule maison
Je suis toujours en veille, c’est ma façon d’être heureux
Mon art m’émerveille, je suis ravi, je serai vieux
Ce sera toujours pareil, et même si je ne peux
Dormir sur mes deux oreilles, je me regarde dans les yeux
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