Est-ce que toi aussi tu as cette impression étrange de frôler l’invisible ?
Que ton inexistence pour les autres est implicite ?
Est-ce que tu penses à te sauver loin d’ici ?
Parce que personne ne te comprend même dans les choses les plus simplissimes.
Est-ce que tu sens le vide faire les cent pas autour de toi ?
Te dire que si tu es sensible, tu porteras une lourde croix !
Est-ce que tu sais pourtant qu’ailleurs ce ne serait pas mieux ?
Parce que où que tu sois ou ailles tes démons te rejoignent.
Alors tu restes là, à compter les peut-être…
A ne devenir finalement que l’ombre de ce que tu peux être.
Alors tu passes ton temps à te retenir.
A partir tellement loin de toi que tu ne sais plus comment y revenir…
Hè !? Est-ce que je suis seul dans ce cas ?
Pourquoi tous ces gens me passent devant la gueule sans me voir ?
Psst ! Hè ! Ho ! Hè ! Ici, il fait très sombre !
Est-ce qu’il y a quelqu’un ? Si oui, qu’il me réponde !
Est-ce que je suis seul dans ce cas ?
Ne vous gênez pas ! Dites le moi !
Je n’aurai pas peur dans ce noir !
Non. J’ai cette aptitude à ne croiser que de pâles lueurs.
Oui, j’ai l’habitude, mais dites-moi que je ne suis pas le seul.
Dites-moi que je ne suis pas le seul. Psst ! Est-ce qu’il y a quelqu’un ?
Répondez-moi !
Psst ! Hè ! Est-ce que des fois tu sens que la violence te sert contre elle ?
Tu te regardes et te demandes à quoi ça sert qu’on t’aime.
Est-ce que tu sais que tu n’arrêtes pas d’en décevoir ?
Mais que tu as donné tellement de toi que tu n’es plus capable de recevoir.
Est-ce que tu le sens ? Cet abîme qui te sépare des autres ?
Cet épicentre émotionnel qui te déplace les côtes ?
Est-ce que tu subis ça ? Hein ?
Est-ce que tu sens ce quelque chose de plus dans ce monde pour lequel la science ne suffit pas ?
Est-ce que tu tentes de l’atteindre ? Est-ce que ça te défonce ? De savoir dès le départ
Qu’ici personne n’aura les bonnes réponses.
Mais tu ne peux pas t’empêcher de perdre pied.
Parce qu’au plus tu les repousses au plus ces questions reviennent te chercher.
T’est-il arrivé de préméditer un meurtre ?
Et rien que d’y penser, en frissonner de plaisir…
Te sentir terrifié d’un cœur, qui te fait mal tant il se serre quand il est rongé par le désir !
Hè !? Est-ce que je suis seul dans ce cas ?
Pourquoi tous ces gens me passent devant la gueule sans me voir ?
Psst ! Hè ! Ho ! Hè ! Ici, il fait très sombre !
Est-ce qu’il y a quelqu’un ? Si oui, qu’il me réponde !
Est-ce que je suis seul dans ce cas ?
Ne vous gênez pas ! Dites le moi !
Je n’aurai pas peur dans ce noir !
Non. J’ai cette aptitude à ne croiser que de pâles lueurs.
Oui, j’ai l’habitude, mais dites-moi que je ne suis pas le seul.
Dites-moi que je ne suis pas le seul. Psst ! Est-ce qu’il y a quelqu’un ?
Répondez-moi !
Si quelqu’un m’entend qu’il me réponde tout de suite.
Cette solitude me bousille, j’y croupis depuis douze piges.
Un tout petit signe, rien de plus qu’un oubli.
Un regard, une parole, un coup de cil, ou même un soupir !
Je ne demande pas grand-chose. Juste de savoir.
Juste que cette solitude s’arrête un jour de s’accroître.
En attendant je me plais à croire que l’on est tous les mêmes.
Chacun ses plaies ouvertes mais on ne pense qu’à recoudre les siennes.
Alors on s’isole, on se soigne du gros.
Parce qu’on a peur de les rouvrir, on en parle plus trop.
Alors on passe son temps à se retenir…
À partir tellement loin de soi que l’on ne sait plus comment y revenir
Non, je ne suis pas seul dans ce cas !
Alors pourquoi est-ce qu’on se passe devant la gueule sans se voir ?
Pssst ! Hè ! Ho ! Hè !? Je vous vois ! Même s’il fait très sombre.
Alors pourquoi n’y a-t-il personne qui me réponde ?
Non, tu n’es pas seul dans ce cas.
Parle-moi, parle-lui. Pourquoi tu gueules sans voix ? Hein ?
Tu as cette aptitude à ne croiser que de pâles lueurs.
Tu en as l’habitude, oui. Mais dis-toi que tu n’es pas le seul.
Dites-lui qu’il n’est pas le seul.
Est-ce qu’il y a quelqu’un ? Répondez-moi !
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