Comtesse aux yeux dorés, je l’ai toujours connue
Cette harpe ; elle était près de votre portrait,
Chez mon père ; et, déjà, sa langueur ingénue
Faisait un peu semblant de garder un secret.
Cette harpe, elle avait orchestré votre vie ;
Et, confidente d’un roman cher et fatal,
Elle savait si votre fille Pulchérie,
Par les soins de l’amour, avait du sang royal ?
Cette harpe, elle avait, sur ses cordes légères,
Conservé tous les noms des danseurs éphémères
Qui vous environnaient d’un éternel désir ;
Et, quand on la regarde, on croit parfois entendre
Un arpège qui va, silencieux et tendre,
De vos premiers serments à vos derniers soupirs.
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