Les dernières fumées se dissipent
Sur les cratères encore brûlants
Aux parois desquels s'agrippent
Des bras figés dans leur élan
La pierre, le sang et l'acier
S'emmêlent à perte de vue
Dans un grand chaos pétrifié
Où la fureur soudain s'est tue
Cette immense mer de décombres
Se soulève les vagues immobiles
Dont les couleurs semblent se fondre
Dans un gris noir indélébile
Champs de ruine
Hérissé de métal sanglant
Champ de ruine
Carnage battu par les vents
Un jour malade et sans lumière
Suinte d'un soleil éteint
Grand astre mort et solitaire
Aux reflets pâles et malsains
Et un silence profond
Couvre la plaine dévastée
Qui se perd sous un ciel de plomb
En long sillons ensanglantés
Des visages à jamais crispés
Dans un rictus de terreur
Fixent l'horizon désolé
De leurs yeux vides presque rêveurs
Champs de ruine
Hérissé de métal sanglant
Champ de ruine
Carnage battu par les vents
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