La corrida n'aura pas lieu.
Le matador est amoureux
Et sa femme... et sa femme...
Et sa femme, mes amis...
Et sa femme... et sa femme...
Elle lui gâche sa vie.
Tous les dimanches, à quatre heures,
Elle pleure
Et du lundi au samedi,
Elle prie.
Elle occupe la chapelle
Et abrutit d'appels
Les saints du paradis
Pour que les taureaux ne soient mis à mort
Que dans la boucherie.
Nous avons tous une femme,
Une mère, une sœur
Qui tremble d'apprendre,
Quel que soit notre métier,
Matador ou plombier,
Que pour éblouir un ami,
Se prouver qu'on n'a pas vieilli,
On reste trois mois couché,
Malade et déprimé
Toute la nuit.
Elle a caché son habit
Joli,
Elle a brisé son épée
Olé.
Avant d'aller à confesse,
Elle le tue de caresses,
L'étouffe de baisers,
Alors le toréador,
Bien entendu, s'endort,
Epuisé.
Nous avons tous une femme,
Une mère, une sœur,
Qui tremble d'apprendre,
Quel que soit notre métier,
Matador ou plombier,
Que pour éblouir un ami,
Se prouver qu'on n'a pas vieilli,
On reste trois mois couché,
Malade et déprimé
Toute la nuit.
Mais il aime trop la gloire.
Il part.
Il court, il vole au combat,
Anda.
Ah qu'il est grand, qu'il est beau.
Les aficionados sont contents
Mais le taureau ne sort pas.
Dans toute la plaza,
On attend.
La corrida n'a pas lieu.
Le matador est amoureux
Et l'amour... et l'amour...
{Le taureau n'a pas tort.}
Et l'amour... et l'amour...
Ça vaut mieux que la mort.
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