Et tu vois comme le ciel est sombre
Et tu vois comme s’allonge ton ombre
Le grand nuage que voilà, et bien, tu vois, il attendra
Car il a fait sa part du boulot pour une petite part du gâteau
Il traîne la patte sur son chemin, le bâton à la main
L’homme au canif bien affuté pour partager le pain
Et toujours un peu fatigué mais il dormira mieux demain
Sans parler de grasses matinées, et ni de vacances au sommeil
Ils n’auront pas sa dignité, lui, tant qu’il veille
Et tu vois comme le ciel est sombre
Et tu vois comme s’allonge ton ombre
Le grand nuage que voilà, et bien, tu vois, il attendra
Que lui finisse son assiette, et qui, les mains à la cuisine
A la cuisine toujours prête, le cœur au régime
Il a vu dans ses yeux marron que c’était la femme de sa mort
La maman de son grand garçon, il n’a pas eu tort
Devoir de femme ou marque d’affection, quand le doute se verse et la goutte s’efface
C’est la vie droite comme deux sillons pour seule trace
Et tu vois comme le ciel est sombre
Et tu vois comme s’allonge ton ombre
Le grand nuage que voilà, et bien, tu vois, il attendra
Qu’on brûle le grand cerisier pour passer le dernier décembre
Tous ces après-midi d’été, réduits en cendre
Et même s’il lui manque des dents, il a le sourire vrai
Il a le verbe juste quand il ne se tait
L’homme qui pisse le nez au ciel, quand d’autres regardent leurs pieds
Et comme la vie peut être belle quand elle s’y met
Si sa langue s’endort doucement, sa tête s’éveille au passé
Ses pas rétrécissent tant et tant que l’homme se tait
Et tu vois comme le ciel est sombre
Et tu vois comme s’allonge ton ombre
Le grand nuage que voilà, et bien, tu vois, il attendra
Oh, la vie ne sait pas dire merci, il a compris, tant pis
Il a regardé en arrière, comme d’habitude, sans avoir l’air
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