[Richard Bohringer - sample]
"Tu n'aurais pas vu un K, par hasard ?"
[K-rip]
La première fois que j'l'ai vu, j'devais avoir douze piges
Et tout de suite j'ai su, crois-moi qu'en l'croisant tout se fige
Ce fou se fiche de tout, déterminé, prêt au quart de tour
Même sans carte de Terre, t'inquiète le K te retrouve
En cavale, par-delà les vastes océans
C'est en quatre secondes qu'il calcule son cap et le cas échant cadre le tir
Si tu l'vois n'essaye même pas de le dire
Tu passeras pour mort pour le meilleur et pour le pire
Car le K est un mal qui ne soigne pas
Qu'il soit femelle ou mâle, il ne t'épargne pas
Casse-toi vite du rivage, ton visage se reflète dans l'sien
Cache-toi dans la cale et passe à l'amarrage
La rage du squale, tu n'peux la canaliser
Un catalyseur, j'ai passé des années à l'analyser
Sans succès, j't'ai vu, j'ai su qu'c'était l'K, salaud
Un cachalot qui te pousse à t'jeter cash à l'eau
[Richard Bohringer - sample]
"Le K a jeté son dévolu sur toi, et tant que tu seras en mer, il ne te laissera pas un instant de répit ??? nous allons immédiatement retourner au port ??? et tu ne t'aventureras plus jamais au-delà du rivage, pour quelque raison que ce soit."
[K-rip]
Le capitaine m'a dit "mon p'tit, le K te suis, fuis-le"
Donc j'ai quitté le navire et vu défiler les villes
De ma villa, j'le voyais squatter l'horizon sans relâche
Malgré l'âge, les années, plus jamais j'n'avais pu prendre le large
J'ai barré mon désir de le voir de près mais
Chaque nuit me rappelait que sur ma rétine il s'était imprimé
J'ai prié pour qu'il me laisse, peut-être pour qu'il me teste
Epuisé de passer ma vie à le fuir comme la peste
Mais j'ai lutté, rien à faire même si la mer m'attirait
Peur de partir en temps d'guerre, et d'me faire déchiqueter
Des nuits blanches à cogiter, à m'demander quoi faire
Fuir ? ou plonger, foncer tête baissée vers lui ?
On m'a dit, "Stefano t'es riche, tu manques de rien, pourquoi tu persistes ?"
J'crois qu'en fait c'est pour lui qu'j'existe
Même si j'ai passé ma vie à l'esquiver, j'crois qu'c'est bizarre
Il m'appelle, faut qu'j'parte en mer, veuillez m'excuser
[Richard Bohringer - sample]
"Et dans le sillage de son bateau, jour et nuit ??? il traînait derrière lui le K. C'était là sa malédiction et sa condamnation, il le savait, mais justement pour cette raison peut-être, il ne trouvait pas la force de s'en détacher."
[K-rip]
Y a qu'ici qu'j'me sens bien, les embruns sur mon visage
Le K dans mon sillage, voilà des années qu'il nage
Abusé, j'le vois fuser sans jamais s'user
Si rusé, impossible de l'récuser j'suis médusé
J'ai longtemps refusé sa présence, à présent j'm'y suis fait
À son sujet m'aurait-on mystifié ?
Ce missile me suit, sans jamais m'atteindre
J'crois qu'il m'attend, moi qu'ai passé des années à l'craindre
À croire qu'il est de me devoir de l'voir avant d'mourir
C'est décidé, ce soir j'lui rends mon dernier sourire
Le kahloubrha soupire, las de m'avoir poursuivi
Et mes rides me trahissent, fini l'chat et la souris
Mais pourquoi ne m'attaque-t-il pas ?
Ma tactique n'a rien d'admirable, il me regarde et déclare qu'il m'a
Suivi toute ma vie pour me confier la perle rare
Mon erreur, j'espère que le monde s'en rappellera
[Richard Bohringer - sample]
"Le K est un poisson de très grande taille, affreux à voir et extrêmement rare. Selon les mers et les riverains, il est indifféremment appelé kolomber, kahloubrha, kalonga, kalu, balu, chalung-ra. Les naturalistes, fait étrange, l'ignorent. Quelques-uns, même, soutiennent qu'il n'existe pas..."
[ Richard Bohringer - sample]
"Deux mois plus tard, poussée par le ressac, une petite chaloupe s'échoua sur un écueil abrupt. Elle fut aperçue par quelques pêcheurs qui, intrigués, s'en approchèrent. Dans la barque, un squelette blanchi était assis : entre ses phalanges minces, il serrait un petit galet arrondi."
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