Je l’ai croisée un jour près du marché aux puces
Où je faisais un saut, histoire de me fringuer
Un gramophone jouait de fausses chansons russes
Sur un rouleau grinçant comme un portail rouillé
Elle n’avait l’air de rien, elle n’était pas grand-chose
Et pourtant sans savoir pourquoi, je l’ai suivie
Tu hésites un moment, tu n’oses pas puis tu oses
Un moment de culot va bouleverser ta vie
Porte de Clignancourt, un café sous la flotte
Elle s’était acheté du tabac à rouler
Je n’ai su que plus tard que c’était sa marotte
On se défoule quand on peut se défouler
Elle n’avait l’air de rien, elle n’était pas grand-chose
Voulez-vous prendre un verre, un pastis, deux alors ?
Souvent les grands méfaits ont des petites causes
On a pris l’apéro, le repas dure encore, et encore, et encore
Depuis, de temps en temps on reprend l’autobus
Le cent soixante six, direction Clignancourt
Et on va faire un tour dans ce marché aux puces
Où je m’en veux tellement d’être allé faire un tour
Elle n’a plus l’air de rien, moi je n’suis pas grand-chose
L’habitude nous sert de ciment quotidien
Notre lit n’est qu’un lieu où nos corps se reposent
On est presque contents de partir le matin
Notre lit n’est qu’un lieu où nos corps se reposent
On est presque contents de partir le matin
Et nos vies se sont faites à leur métamorphose
Elles n’étaient pas grand-chose, elles n’ont plus l’air de rien
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