Qui ça ? moi, sans domicile !
Si on peut dir’ ! J’en ai rien.
J’en ai des cent et des mille.
Seul’ment j’en trouv’ pa’ un d’ bien.
J’ couch’ quéqu’fois dans des bâtisses ;
Mais on en sort blanc partout.
Ça vous donn’ l’air d’un artisse !
J’aim’ pas ça. Chacun son goût.
J’ couch’ quéqu’ fois sous des voitures ;
Mais on attrap’ du cambouis.
J’ veux pas ch’linguer la peinture
Quand j’ suç’ la pomme à ma Louis.
J’ couch’ quéqu’fois dans les fortifes ;
Mais on s’enrhum’ du cerveau.
L’ lend’main, on fait l’ chat qui r’niffe,
Et l’ blair’ coul’ comme un nez d’ veau.
J’ couch’ quéqu’fois sur un banc d’ gare ;
Mais le ch’min d’ fer à côté
Fout tout l’ temps du tintamarre.
Les ronfleurs, ça m’ fait tarter.
J’ couch’ quéqu’fois dans des péniches ;
Mais quand on s’ réveill’, tabeau !
La Sein’ vous a fait c’te niche
D’ vous tremper l’ cul. Moi j’ crains l’eau.
J’ couch’ quéqu’fois dans des pissoires :
Mais on croit, quand vous sortez,
Qu’ vous v’nez d’y fair’ des histoires,
Et j’ suis pas pour ces sal’tés.
J’ couch’ quéqu’fois chez des gonzesses ;
Mais j’ suis dégoûté d’ leur pieu.
Il y pass’ trop d’ pair’s de fesses.
J’ suis délicat, nom de Dieu !
Enfin quéqu’fois quand on m’ pomme,
J’ couch’ au post’. C’est chouett’, c’est chaud,
Et c’est là qu’on trouve, en somme,
Les gens les plus comme il faut.
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