Je jette un œil par-dessus mon épaule
Quelqu'un me suit quelqu'un me frôle
Je crois bien l'avoir vu quelque part
Avec son air qui m'donne le cafard
Je presse le pas, je rentre chez moi
Les escaliers semblent si froids
Je referme la porte à double tour
On est jamais trop prudent en amour
Mais soudain je me fige devant la glace
Moi qui ai toujours cru vivre seule
Je vois comme une étrangère à ma place
Et mon cœur en prend plein la gueule
La nuit je fais des rêves qui m'emportent
Loin de mon lit, loin de ma porte
Et je ne m'endors plus sans déposer
Mon cheval blanc sous mon oreiller
Surtout qu'il a des ailes qu'il déploie
Et je fonce comme un oiseau de proie
Et j'arrache l'amour à d'autres bras
On est jamais si bien trompé que par soi
Soudain je me réveille le cœur glacé
Mes draps collent à moi comme un linceul
Je suis comme un oiseau emprisonné
Et mon cœur en prend plein la gueule
J'ai rangé ma folie dans mes tiroirs
Avec plein de choses à oublier
J'ai pendu ma jeunesse dans une armoire
Dont j'ai vite égaré la clé
J'ai gardé les épines, jeté les roses
On ne va jamais trop au fond des choses
C'est bien que l'amour rime avec naufrage
On est jamais trop prudent en voyage
Mais voilà que tu débarques sans t'annoncer
Que tu viens barbouiller mon image
Tu me distrais de ma réalité
Et tu me fais perdre ma page
Je suis prise dans ma toile d'araignée
Et je n'ai plus envie d'être seule
Tu me voles mes nuits et ma santé
Et ton cœur en prend plein ma gueule
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