Nous sommes venus, les uns après les autres
En une longue succession de heurts et de malheurs
Rythmés par les cris, les hurlements sauvages et la peur
Chacun trouvant sa place dans cette chorale de damnés
Il y avait dans l'air cette fragrance de métal et de sang
Les fluides se répandaient, puis étaient absorbés par l'humus
La foule, bientôt, devint cohue indistincte
Les mains avides se tendaient, les dents claquaient
Certains, déjà, tombaient face contre terre
Jamais ils ne surent se relever
Les appétits ne furent jamais comblés
Le feu dévore, l'incendie progresse
Les vagues se font plus hautes
Menaçant de tout emporter
Le monde n'était pas prêt à nous recevoir
Déjà, torrents sanglants et plus de gloire
Dans une démente obstination l'infecte bubon grossissait
Le cancer de ravages ne connaissait plus de modération
Répandant ses miasmes et son intense déraison
Dans les derniers recoins innocents de la création
Forteresses et glaives
Échos de terreur
Moissons de famine
Charniers, charniers
Par le fer et le feu
La rage coule encore
Les yeux au ciel
Charniers, charniers
La folie des grandeurs et l'hubris hystérique
Versèrent l'impitoyable condamnation
Et proclamèrent l'irrévocable sentence
Sans appel, le couperet tomba
La boue s'était teintée de sang
Celui versé à jamais
Par la multitude des sacrifiés
En vain ils sont tombés
Les appétits ne furent jamais comblés
Le feu dévore, l'incendie progresse
Les vagues se font plus hautes
Menaçant de tout emporter
La fin des temps est arrivée
Regardons en arrière, cette rivière d'ossements
Les champs ont été labourés
Jusqu'à l'épuisement final
Plus rien ne nous sera donné
Sans regret – abandon!
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