Monsieur
Manset
paroles Manset Monsieur

Manset - Monsieur Lyrics

Dans la rue, cependant qu'il marchait comme loin de sa vie et de nos vies à tous
Comme si quelque chose venait de le chercher
Il entendit ceci : Monsieur
Donc il se retourna, vit la capuche orange
Et supposa le pas de cette fugitive qu'il ne connaissait pas
Mais qui l'interpellait, qui l'interpellait :
Monsieur
Je vous ai répondu, je vous ai montré
La rue que vous cherchiez
Si vous lisez ceci, sachez
Que nous aussi nous cherchons quelque chose,
Nous cherchons...

Monsieur
Vous qui m'avez vu, qui m'avez parlé
Je vous ai reconnu,
Vous êtes ce bel homme
Que l'on voit partout sur le toit du monde
A régler nos affaires, cheveux de neige
Cheveux de neige très droits
Je vous ai vu faire,
Je me permets de vous le dire, vous intéressez-vous
Aux gens que le bonheur essuie
Comme une mouche sur une vitre

Que le bonheur essuie
Comme une mouche sur une vitre
Que le malheur poursuit comme un ratier son rat
Mais de vous importuner je ne le voudrais pas
Simplement savoir comment dormez-vous

Je vous ai vu debout dans la lumière, votre éloquence,
Vos belles manières, mais
Savez-vous, nous aimerions
Pour un moment, une heure ou bien autre chose,
Voir s'ouvrir le coeur que vous nous prétendez-être, prétendez-être
Celui du monde, monsieur, sans pouvoir le dire,
Je vous ai vu sourire comme à une enfant

Sans pouvoir le dire
Je vous ai vu sourire comme à une enfant, j'aurais
Aimé pourtant pouvoir écrire debout dans la pénombre
Écrire, écrire encore les lettres et les nombres
Mais ce sont les ténèbres, mais ce sont les ténèbres

Je ne vous ai rien dit, vous ne m'avez pas vue
La société ni moi n'avons le temps,
Pas le choix, pas l'envie
Allez-vous en, merci, laissez-nous votre vie, monsieur

Chacun de nous s'efface
Sachez, la société ni moi n'avons le temps pas l'envie
Allez-vous en merci, laissez nous notre vie

Voyez-vous je vous aide,
Je vous comprends, je sais
Quelque chose, surprends
Et puis, tourne le dos
Je vois vos cheveux blonds
Vos doigts s'impatienter, courir
J'ai moi-même une fille, partie très loin
La Chine ou quelque chose,
Quelquefois une lettre, un mot
Et puis plus rien, voilà
Elle a peut-être votre voix
Je ne la connais pas aussi, je vous écoute
Tenez, dans ce journal
Celui de ce matin, on voit, regardez-le,
Toutes ces mères en fuite
Vous n'avez pas d'enfant peut-être, comprenez-moi
Comprenez-moi, lorsque je vois quelqu'un de loin, qui lui ressemble
Et puis qui se retourne et puis, ce n'est pas elle
Je n'aurai pas voulu moi-même être une femme
Toutes ces mères en sont la preuve, la marque
Elles ont porté leur croix, je sais, ce n'est pas mérité
Un toit, une maison, où l'on serait ensemble
Où l'on serait ensemble
Un toit, une maison, où l'on serait ensemble
Où l'on serait ensemble

Où l'on serait ensemble
Monsieur,
Vous m'avez tout dit
Vous m'avez tout dit
Quand vous n'auriez pa dû
Car il n'est pas facile
De se confesser, de dire
Tout simplement les choses
Tout simplement les choses
De les laisser passer
Je n'aurais pas cru, pas pensé, pas songé
Que sous cette apparence de marbre compassé
Se cachait quelque chose
Autre qu'indifférence, chemise repassée
Et me voilà muet, qui part avec mon dû
Cependant j'ai connu
Quelqu'un sur ce trottoir,
Qui m'aura quelque part, aidé pour un instant
Aidé, laissé la clé de quoi, de qui, on ne sait pas
Mais on ne veut savoir non plus
Car ce chemin Il est coudé, monsieur, il est coudé

Comme un tuyau dont on ne sort jamais
Comme un tuyau
Si vous voulez, restons en là
Je continue là-bas
Vers cet arbre tout rose
Dans la lumière, ne sachant pas toujours
Ce qu'il faut être, ce qu'il faut faire,
Ce qu'il faut devenir
Plutôt chanter, danser, vieillir peut-être
Alors, permettez-moi de vous le dire, Merci

Ce qu'il faut faire,
Ce qu'il faut devenir...

Quelque chose de glacé qui restera muet à jamais enfermé
Dansant le menuet que toutes, que toutes, que toutes...

Voilà, elle est partie
Il ne l'a pas revue, il ne l'a pas revue
Il n'a pas pris d'adresse, de nom, d'ici ou là
Sur une autre planète, ailleurs
Dans un comma qui serait partagé
Car il s'en est passé de l'eau, des ponts, des rivages entiers
Comme une rue, comme une crue marron qui laisse de la boue
Avec les pieds salis que les coudes ont touché
Et voilà que je lis les quelques mots tracés
Qui parlent d'elle comme une fille, ou d'autre chose
Parlent d'elle comme une fille ou d'autre chose de plus glacé
Qui restera muet à jamais enfermé dansant le menuet que toutes, que toutes,
Toutes l'on été, Monsieur, ce qu'elles étaient, ce que je suis, que vous avez été,
Ce que d'autres le sont et cela recommence comme dans une danse
Et cela recommence Monsieur, qu'en pensez-vous ne devrions nous pas continuer
N'est-ce pas en sommes être ce que nous sommes, voilà tout, pour autre part la lune
Peut-être dont on nous dit qu'elle est ainsi qu'un gâteau
Qu'une part à se lécher, monsieur, à se lécher !

Se détacher de tout,
Se détacher de tout,
Se détacher de vous, de moi, repartir en arrière
Vers un destin, d'une autre fois
Vous-rendez-vous parfois voir un film, muet que d'autres que nous sommes
Redoubleraient ou rejoueraient avec ces scènes qu'on a tous aimées,

Ou rejoueraient avec ces scènes que nous a tous aimées,
Peut-être et que l'on aime encore,
Que l'on aime encore, c'est vous, c'est moi,
Ce sont nos corps,
Dans la nature, le froid, la vie, la mort,
Laissez-moi m'en aller, ne me regardez plus,
Je ne suis différente en somme,
De rien rien non plus que vous,
Non plus que nous ne sommes
Non plus que nous ne sommes...
Sachez que nous aussi nous cherchons quelque chose
Nous cherchons quelque chose
(Instrumental lent en final)


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