Cette personne a dit des méchancetés :
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Alors j’ai été révolté.
Et j’ai été me promener près des champs
où les petits brins d’herbes ne sont pas méchants,
avec ma chienne et mon chien couchants.
Là, j’ai vu des choses qui jamais
n’ont dit aucune méchanceté,
et de petits oiseaux innocents et gais.
Je me disais, en voyant au-dessus des haies
s’agiter les tiges tendres des ronciers :
ces feuilles sont bonnes. Pourquoi y a-t-il des gens mauvais ?
Mais je sentais une grande joie
dans ce calme que tant ne connaissent pas,
et une grande douceur se faisait en moi.
Je pensais : oiseaux, soyez mes amis.
Petites herbes, soyez mes amies.
Soyez mes amies, petites fourmis.
Et là-bas, sur un champ en pente,
auprès d’une prairie belle et luisante,
je voyais, près de ses boeufs, un paysan
qui paraissait glisser dans l’ombre claire
du soir qui descendait comme une prière
sur mon coeur calmé et sur la terre.
1897
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