Je tremblois devant elle, et attendois, transi,
Pour venger mon forfaict quelque juste sentence,
A moi mesme consent du poids de mon offence,
Lors qu'elle me dict : « Va, je te prens à merci.
Que mon loz desormais par tout soit esclarci :
Emploie là tes ans, et, sans plus, meshuy pence
D’enrichir de mon nom par tes vers nostre France,
Couvre de vers ta faulte, et paie moi ainsi. »
Sus donc, ma plume ! Il faut, pour jouir de ma peine,
Courir par sa grandeur d’une plus large veine.
Mais regarde à son oeil, qu’il ne nous abandonne.
Sans ses yeux, nos espritz se mourroient languissants :
Ilz nous donnent le coeur, ilz nous donnent le sens :
Pour se payer de moy, il faut qu’elle me donne.
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