[Deen Burbigo]
Envie d’me sentir seul, laisser mon téléphone vibrer
Zapper les autres, laisser le rhum s’vider
Avant d’allumer l'pers', je sors dans une rue déserte
Constate que la Lune est pleine et m’faufile dans une brume épaisse
Le cœur lourd, le pas léger, un pied dans les pièges
Un dans les solutions, mon évolution est à regretter
Le soir tard, pars m'saigner dans des bars pétés
Fils, je flirte avec le vice, j'finirai par l'payer
J'ai vu mes zins lâcher la fac, vivre des destins aléatoires
J'sais plus où j'en suis, j'ferais p't'être bien d'aller m'asseoir
Tirer une taffe ou deux, parfumer l'air au cannabis
J'vis où les types font pas la fête et où les shnecks font pas la bise
Le décor est triste, déteint sur les cœurs, frérot
J'connais la valeur d'c'qu'on obtient au prix des pleures
Juste une soirée de plus rimant avec insignifiance
On garde la tête haute mais l'incline devant l'infini grand
[Nemir]
J'résiste mais le temps s'écoule
La nuit, j'trouve plus l'sommeil...
Ici, tout me casse les couilles
J'rêve de sommet...
[Deen Burbigo]
J'ai le cœur endolori, un lointain souvenir d'la vue en coloris
Je vise le luxe et l'ergonomie, j'me fous de l'économie
Je vise les gros billets que brassent les gros lobbys
Mes frelos prolos ivres, chassent le gros lot
Avec la ferveur d'une ex-colonie, poto, oui
La rage me colle au bide, la faim nous colle au fric
J'me suis vu en l'équipe parmi ceux qui squattent les rues d'ma zone
Sans objectif tel un boitier nu d'Canon
Le soir, j'fume tel une petite cheminée
Mes crapules squattent sur l'avenue, comme elle, ils sont illuminés
Y'a des coups vaches qu'j'ai pas fini d'ruminer
Mais ça remet les idées en place, mieux qu'une sortie du kiné
On exorcise le mal la nuit en priant Dieu
Des gens aux excès bruyants mais aux pensées silencieuses
Sur la case bonne humeur, j'aimerais poser mon pied
Le temps c'est d'l'argent, pour l'perdre faudrait qu'on l'ait
[Nemir]
J'résiste mais le temps s'écoule
La nuit, j'trouve plus le sommeil...
Ici, tout me casse les couilles
J'rêve de sommet...
[Deen Burbigo]
Ici, on fume jusqu’à plus envie, sauf qu'on a jamais plus envie
On rode comme des funambules en ville, on tue l'ennuie
On part s'coucher, un joint dans la chambre
À l'heure où l'boulanger a du pain sur la planche
Ronfler et tromper, c'est tout ce que l'on sait faire
Et on a bien du mal à gagner tout c'que l'on sait perdre
On est pas stables, frère, on a des tas d'phases ches-lou
Des potes au hèbs, en HP, comme ça qu'ça s'passe chez nous
On reconnait un stup à l'allure d'ses bulles d'air
Faire des études et rester pur, on ne sait plus l'faire
Sous des linges couteux, cache des blessures d'guerre
Entre deux parties de jambes en l'air, on garde les pieds sur terre
L'âme pervertie, l'esprit rempli d’obscénités
On n'parle jamais les couilles vides, trop peur de dire la vérité
Les fruits de nos labeurs n'ont pas l'temps d'périmer
On croque la vie à pleine dents et jouit de c'qu'on a mérité
[Nemir]
J'résiste, j'résiste, j'résiste, j'résiste
J'résiste, j'résiste...
J'résiste, j'résiste, j'résiste, j'résiste
[Nemir]
J'résiste mais le temps s'écoule
La nuit, j'trouve plus le sommeil...
Ici, tout me casse les couilles
J'rêve de sommet...
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