Entre le geste et l’hésitation
Au fond de nous, en gestation
Nous portons tous l’Élan brisé
Rien d’original, l’Originelle trahison
Malgré le lâcher prise et
Les bonnes volontés, y a pas de volontaires
Qui s’abandonnent au châtiment d’abandon
Tu le survie et c’est tout!
C’est tous, toutes et toi…
L’enfant seul, La maison vide
L’enfant sale
Quand les autres rident…
Bientôt ils auront des yeux
Là où se noyaient les tiens
Dans l’armure de leurs craques
Dans chaque murmure de vaste hier
Ils verront à pleine face
L’enfant qui pisse au lit
Mais en pleine classe, l’après-midi
L’enfant de la marge
Qui en mange pour qu’on rit
Celui qui vit dans le coin
Le coincé sans défense
Sur qui on se défonce
Tous ceux qui poussent par en dedans
Parés de parents
Qui se maltraitent d’enfants de chiennes
Et de porc et d’autres noms encore
Et puis les non, pas encore
Oui c’est notre secret
Je t’aime, parles-en jamais
Et à jamais
Se repousser par en dedans
Un vrai conte de faits
Toujours en baver, aux peurs emblavées
Brisés par nos profs, nos petits copains petit copathes
Nos Hagardiennes, nos pères mères
Pêle-mêle dans le désordre
Des pertes que l’on porte
L’estime à blanc, l’amour à bout portant
C’est toujours ceux qui nous importent
Que l’on trahit pourtant…
On se plaît à penser
Qu’on n’a pas tant de plaie à panser
Mais nous portons tous cette frayeur de frayer
De l’isolement plein la paume
Et de l’absence plein les bras
Le baume;
Âme, amour, amitié;
Amen!
C’est l’essence humaine;
Animal social
Plus ou moins sociable
Dont l’esprit s’assemble
Au contact de ses semblables
Sans blague
Même les moines sont moines en gang!
Besoin de liens, rien de moins
À chaque clique ses codes et son slang
Mais pareil, tous pareils
On craint l’ordinaire ordinaire du dépareillé
Même le naturel solitaire
Au fond de son camp, campé dans son rôle
Au dernier râle doit craindre
D’aller seul en terre
Tous, on perdure face à la pendule
Dans nos temps durs, tendus
Même quand on croit que le chrono est suspendu
Et que nos printemps durent
Pour tous le rideau tombe
Personne n’a l’éternelle tenture
Et personne n’est de glace
Lorsque le glas sonne
Ce qu’on amène ET ce qu’on laisse
En somme, c’est la somme
De ce que nous sommes, ensemble…
Il me semble
T’es pas seul
On est cent
Même si tu te sens seul
Au moins mille
Des êtres de sens à l’essence sensible
Peut-être un million
Qui crient, qui créent et s’accrochent à leurs crayons
Et qui sait, sept milliards qui s’ignorent
Mais…déjà moins
Et déjà, toi…
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