La ballade du mois d'Août 95
Christophe Maé
paroles Christophe Maé La ballade du mois d'Août 95

Christophe Maé - La ballade du mois d'Août 95 Lyrics

On a loué une maison, pas très loin d'Avignon
À un vieux Polonais qui cherchait une mine d'or,
Il faisait bon dès l'aurore,
À regarder le ciel, dans un fauteuil en toile,
Et les poules imbéciles et le coq d'opéra,
Quand le café était prêt, une fenêtre s'ouvrait,
Et la mère bonne humeur commentait un de ses rêves
J'ai les pieds gelés, mais je me souviens du mois d'août 95

Et tu tissais un gilet comme un stage d'artisan en maillot de bain du soir au matin
Tes frangins faisaient des sprints à vélo sur une route déserte,
On allait chercher du fromage de chèvre frais, dans la ferme du haut
Sur les chaises du jardin, le père barbu chauve pensait à Picasso,
La piscine était loin, mais ça faisait du bien
Quand on arrivait, quand on arrivait

On buvait du pastis comme si c'était de l'eau
Tu voulais que je reste, tu voulais que je t'enlève
Comme un premier amour
On jouait à la pétanque comme des amateurs,

Et y a guère qu'un amateur pour cent mille navigateurs,
Un seul conteur pour cent mille baratineur,
Des crampes dans le cou, les yeux qui me piquent,
Mais je me souviens...

On écoutait le mistral souffler sur la plaine,
On faisait l'amour sur le toit en regardant les étoiles
Y avait rien à gagner, les journées passaient, tout était simple,
On ne croyait plus en rien, en rien d'autre qu'à l'instant,
Et ça jouait de la musique sur tous les sentiments,
Pas d'intrigues de village, pas d'ambition,
Juste une manière de vivre,
Une manière d'être,
Oui, je me souviens, je me souviens...

Mais il ne reste jamais rien de ce qui est vécu,
Quelques grains oxydés sur de la paraffine
Et des souvenirs idiots mais qui donnent un peu de lumière
Les jours de pluie.


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