Quand je marchais à sa rencontre
Que je ne la connaissais pas
Et comptais chacun de ces pas
Qui nous séparaient l’un de l’autre
Pauvre naïf, pauvre de moi
Je ne savais pas
Quand je modelais son visage
Du fond du coeur, du bout des doigts
Imaginant tous ses appas
Et les reliefs de son corsage
Prêtant même un son à sa voix
Je ne savais pas
Prêtant même un son à sa voix
Je ne savais pas
Lorsque mon coeur en équilibre
Rêvant d’un amoureux parcours
Et vibrant de toutes ses fibres
Se laissait jongler par l’amour
En battant fort et vivant libre
Au gré des rêves au fil des jours
Mon coeur aux conseils restait sourd
À vingt ans l’âme vagabonde
On croit détenir le pouvoir
De juger les choses et le monde
Et tout connaître et tout savoir
Sur la vie et ses aléas
Je ne savais pas
Sue la vie et ses aléas
Je ne savais pas
Quand elle restait schématique
Que je la voulais bienvenue
Qu’elle n’était que l’inconnue
Et l’x de mes mathématiques
Moi le matheux si sûr de moi
Je ne savais pas
Quand je cherchais à la résoudre
Par ciel sur terre et nuits plus jours
En espérant qu’enfin l’amour
Vienne mettre le feu aux poudres
Mea culpa mea culpa
Je ne savais pas
Mea culpa mea culpa
Je ne savais pas
Sortant des jupes de ma mère
Je n’avais en tout et pour tout
Que quelques notions littéraires
C’est peu mais j’y tenais beaucoup
J’étais jeune et mon caractère
Était celui d’un jeune loup
Vibrant d’un feu brûlant et fou
J’aurais dû écouter ma mère
À cet âge on n’écoute pas
J’aurais dû regarder mon père
Qui marche aux ordres et file droit
Depuis c’est moi qui marche au pas
Je ne savais pas
Depuis c’est moi qui marche au pas
Je ne savais pas
Quand du maire adjoint de la ville
Cerné d’amis et de parents
J’ai dit oui comme un imbécile
D’un air débile et triomphant
Tombant de Charybde en Scylla
Je ne savais pas
J’allais de surprise en surprise
L’euphorie n’a duré qu’un temps
Et j’apprenais à mes dépens
Que c’est vraiment triste Venise
Et que la chanson ne ment pas
Je ne savais pas
Et que la chanson ne ment pas
Je ne savais pas
Depuis ce jour je suis docile
Elle tranquille prend du poids
Elle est casée elle jubile
Comblée, du moins elle le croit
Moi pour ne pas finir sénile
Entre sa télé et ses chats
Je me cherche un bon avocat
À moindre coût pour tête haute
En choisissant la liberté
Me sortir de l’affreux guêpier
Où je suis rentré par ma faute
Me faire piéger comme un rat
Je ne savais pas
À présent que je sais tout ça
Ça m’avance à quoi ?
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