- Monsieur le Ministre, vous avez la parole
Ah, merci, merci.
Bon !
C'est en tant que Ministre de l'Agriculture et représentant de la paysannerie française que je vous parlerai ce soir.
Je m'adresserai plus particulièrement aux paysans des villes.
"Paysans des villes ?" me direz-vous, chose paradoxale !
Je sais, je sais, mais je vais préciser.
Je veux parler des paysans qui ont laissé la ville pour aller à la t... la terre pour aller à la ville, et justement à ceux-là, je vais leur demander de retourner à la terre pour retourner la ville, euh, pour retourner la terre, la terre. Certains z'hésitent, ils sont pleins de, d'hésitations. Mais je leur dis non, mais non ! Mais non ! Ah oui, je dis non !
Mais non, mais non, n'hésitez pas et ne dites pas comme la femme du grand compositeur Georges Bizet, Marie, je crois, qui disait "J'y vas-t'y, j'y vas-t'y pas ?" Non, allez-y, n'hésitez pas, ne soyez pas honteux car le cœur qui bat sous la blouse du paysan vaut bien celui qui bat sous la... le chapeau du citadin !
N'abandonnez pas les belles plaines de France, la plaine du Berry, la plaine de la Beauce et la plaine Saint-Denis !
Et tant que je serai Ministre (Et que mon Ministère peut bien durer un mois ou deux, y a pas de raison !), ben, je ferai une campagne pour la terre, car, au fond, sans terre, il n'y aurait pas de campagne.
Et comme l'a dit Fénelon "Pour que la France reste un pays cultivé, il faut des cultivateurs".
Il en est un, jadis, qui parla de la terre : ce fut Christophe Colomb... Christophe Colomb qui, lui, à force de dire "Terre, terre !" ben, il a découvert l'Amérique.
Je sais, vous me répondrez "C'était pas difficile, avec des gratte-ciel aussi hauts, ça se voyait de loin", mais quand même fallait-il y penser.
Malheureusement, dans le monde entier, il y a trois fois plus d'eau que de terre.
D'ailleurs, tous les savants du monde vous le diront, les savants de Paris, de Londres, de Washiston et les savants de Marseille qui... qui... qui eux aussi ont fait mousser la chose, si j'ose m'exprimer ainsi.
En vérité, j'ose car je n'ai pas peur des mots.
Et si je vous dè... et si je vous disais qu'il faudrait pomper toute l'eau de la Terre, ce ne serait pas une bonne idée, dites, hein ? Vous, vous, vous voyez mon audace !
Malheureusement, je sais que pomper l'eau d'un côté pour la rejeter de l'autre, vous allez me répondre "C'est bête ! ", hein !
C'est pourquoi je n'insisterai pas sur la question.
D'ailleurs, d'autres savants comme moi se sont penchés sur le problème de l'eau... et ils s'y sont noyés ! N'avaient qu'à pas tant se pencher.
Ainsi, chers amis, voici mon discours terminé et je n'ajouterai pas une conclusion.
Elle est toute trouvée, c'est vous qui la ferez, car vous avez bien compris que j'étais celui qui allait de l'avant. Et vous allez venir tous avec moi pour... pour pas que je sois tout seul !
Et pour terminer, avec moi, en avant, je vous dis "Allez, hue !"
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