En ces heures de soirs et de brumes
Sur des fleuves partis vers des fleuves sans bornes,
Si mornement tristes contre les quais si mornes
Luisent encore des flots
La brume est fauve et pleut dans l'air
La brume en drapeaux sur la cité morte;
Quelque chose s'en va du ciel, que l'on emporte
Comme un soleil noyé
Des tours, immensément des tours, avec des voix de glas,
Pour ceux du lendemain qui s'en iront en terre,
Lèvent leur vieux grand deuil de granit solitaire,
Nocturnement, par au-dessus des toits
Et des vaisseaux s'en vont, sans même, un paraphe d'éclair,
Tels des cercueils, par ces vides de brouillard
Sans même un cri de gouvernail qui bouge
Et tourne, au long des chemins qu'ils tracent vers la mer
En ces heures de soirs et de brumes
Sur des fleuves partis vers des fleuves sans bornes,
Si mornement tristes contre les quais si mornes
Luisent encore des flots
La brume est fauve et pleut dans l'air
La brume en drapeaux sur la cité morte;
Quelque chose s'en va du ciel, que l'on emporte
Comme un soleil noyé
Et si vers leurs départs, les vieux môles tendent des bras,
Avec au bout des croix emblématiques,
Par à travers l'embu des quais hiératiques,
Les christs implorateurs et doux ne se voient pas :
La brume en drapeaux morts plombe la cité,
En cette fin de jour et de soir reployé,
Et du ciel noir, comme un soleil noyé,
Lamentable, c'est tout mon cœur que l'on emporte
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