La vie est comme une colline
Dont l’aube éclaire le penchant,
Prompte à gravir et qui s’incline
Bientôt vers le soleil couchant.
Heureux celui qui, sur le faite,
Peut écouter encore un jour
La lointaine chanson de fête
De la jeunesse et de l’amour.
Il lui faut bientôt redescendre
Vers l’horizon bien vite atteint,
Sans rêves et foulant la cendre
Qui coule de son coeur éteint,
Il lui faut compter les années,
Non plus par des jours éclatants,
Mais par les heures pardonnées
Qu’il doit à la pitié du temps.
Heureux qui, repu de caresses,
A laissé, sous l’amour vainqueur.
Saigner aux dents de ses maîtresses
Le dernier lambeau de son coeur
Arbre sans sève dont l’écorce
N’enferme plus qu’un trou béant,
Il vieillit sans avoir la force
De souffrir aux mains du néant !
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