Te souviens-tu des printemps
Que l'on goûtait sédentaires
Épris comme au premier temps
Nul ne pouvait nous distraire
Du bonheur que l'on partageait reclus ici
Chez nous c'était Capri et c'était pas fini
On était comme deux aimants
Nos cœurs vibraient de concert
J'comprends toujours pas vraiment
Qu't'aies voulu prendre un peu l'air
Tu m'as dit qu'tu la voyais plus comme ça ta vie
Que t'étouffais et qu'il t'fallait voir du pays.
Faut-il brûler ce qu'on aime
Pour aimer ce qu'on a brûlé
J'attendrai que tu revienne et quand tu seras lassée
De lancer des anathèmes sur nos printemps casaniers
Alors ta main, dans la mienne retournera se lover.
Un mois déjà sans nouvelles
Deux mois qu'tu t'es envolée
Trois mois qu'tu t'es fait la belle
Et moi j'me fais des idées
Tu fais p't'être les 400 coups pour rattraper l'temps
Moi du coup j'fais les 100 pas dans l'appartement.
Combien sont-ils qui m'appellent pour me dire de t'oublier
Qu'il serait bon qu'je m'attelle à bonnement capituler
On priait bien les fées au temps des châteaux forts
Il est des contes qui nous bercent et j'y crois encore
Faut-il brûler ce qu'on aime
Pour aimer ce qu'on a brûlé
J'attendrai que tu revienne et quand tu seras lassée
De lancer des anathèmes sur nos printemps casaniers
Alors ta main, dans la mienne retournera se lover.
Demeuré dans ma tourelle
D'ivoire deux hivers durant
J'ai voulu revoir le soleil
Vérifier qu'j'étais vivant
J'ai pris sur moi pour aller flâner dans les rues
Mais la vie cabosse les cœurs les plus ingénus
T'étais là sous les tonnelles
Du marché des amandiers
Au bras d'un autre et si belle
Que les miens m'en sont tombés
Tu riais dans ta robe à fleurs ma préférée
Et ton p'tit ventre avait quelque chose... de changé
Faut-il brûler ce qu'on aime
Pour aimer ce qu'on a brûlé
Je n'attends plus rien, je t'aime
Mais j'y vois clair désormais
Sauras-tu combien je peine
Pourtant à me résigner
Jamais ta main, dans la mienne
Ne viendra plus se lover.
Tout a brûlé, tout c'que j'aime
S'en est allé en fumée
Je resterai toute ma chienne de vie
A m'lamenter.
J'attendrai que tu reviennes,
En vain car au grand jamais
Jamais je n'oublierai la scène
Du marché des amandiers.
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