Nos hameaux désespérés, nos âmes aux mornes idées
Sans fin, sans espoir, défilent mauvaises comme des larmes
Nos vies découragées, nos cris caressent les vallées
Sans écho, sans ennemi, défilent, glissent comme des lames
La neige n'en finit plus d'étendre son drap éternel
Recouvrant les lauzes, étouffant les vieilles pierres
Elle dessine au creux de nos hivers sempiternels
D'inlassables tristesses dans nos âmes en guerre
Quand naissent les liminaires lueurs du jour
Le froid mord déjà les plaines et la chair
Nos corps sans repos, souffrent d'un mal sourd
Quand vient le soir, aux lueurs de quelques lampadaires
Nos contrées si solitaires comme rayées de la carte
Distantes, discrètes vies menées dans la misère
Les sanglots au loin, surviennent et puis repartent
L'hiver dure, brillant par son manque de lumière
Et abat son amplitude sur notre morosité arverne
Résister est une gageure dans cette ambiance délétère
Même les plus hardis finissent par en devenir ternes
A l'écart du monde où l'on oublie parfois le sens de la vie
On cherche le maigre réconfort au creux du feu des maisons
Les familles parfois rassemblées, se souviennent qu'ici
Les allégresses soiffardes étouffent les peines pour la saison
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