Quand mille ans auront passé et que tout s'ra révolu,
La roue aura tourné pour nous ramener au début.
Quand les chercheurs auront découvert où l'infini finit enfin,
Que derrière des millions d'univers, y'a d'la lumière et puis la fin.
Quand pour voyager dans l'espace, ce s'ra simple comme prendre l'autobus,
Qu'on pourra même avoir sa passe en échange d'un code barre sur la nuque.
Quand on choisira nos enfants, avant même qu'y sortent d'l'usine,
Qu'y nous arriveront déjà grands, obéissants comme des machines.
Y'aura sans doute des caravanes, remplies d'gitans, pis d'bohémiens,
Où les enfants naissent du corps de femmes comme dans les mythes des temps anciens.
Quand mille ans auront passé, et mille ans de plus encore,
Que la roue aura tant tourné qu'on en s'ra rendu au rebord. Em Et mille ans encore.
Quand l'dernier grand mystère s'ra plus, qu'on en aura poussé la porte,
Pour trouver Dieu, à moitié nu, assis derrière son Macintosh.
Adam aura croqué l'Apple, supprimé Ève de ses contacts
Mais se cachera derrière sa bonne, craignant d'joindre la parole aux actes.
Quand nos tuniques d'humains modernes changeront d'couleur aux émotions,
Qu'nos coeurs s'ront vides comme des cavernes, remplis d'tuyaux faits en Teflon.
On creusera des trous dans l'soleil pour en retirer sa chaleur,
Parce que le froid est sans pareil quand t'as du métal dans le coeur.
Quand mille ans auront passé, mille ans de plus et mille encore,
Que la roue aura tant tourné qu'elle repartira sur l'autre bord.
Quand on aura poussé notre luck, tellement qu'le soleil s'éteindra,
On pensera qu'la fin est toute proche, pourtant c'est là qu'ça commencera.
Que tout commencera.
Y f'ra sombre pour un certain temps, ce s'ra l'époque de la grande peur.
Et c'est dans ce noir le plus grand qu'apparaîtront deux lueurs.
Elles nous rappelleront nos ancêtres et les erreurs qu'ils ont commises,
Deux lunes viendront tout juste de naître, éclairant mieux que des églises.
Puis, on comprendra rapidement qu'y'a quelque chose d'autre de changé,
Que toutes nos montres, pis nos cadrans, à la même heure, se sont figés.
Ce s'ra trop beau pour être réel, mais ce s'ra vrai pourtant,
En faisant plus l'tour du soleil, on aura fait stopper le temps.
Quand mille ans s'ront écoulés, et qu'on s'ra toujours vivants,
On comprendra que notre passé nous aura juste rendus plus grands.
Et qu'en frôlant la catastrophe, on suivait juste le chemin,
Du bonheur ou d's'qui s'en approche, de l'apogée du genre humain.. Du genre humain.
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