Et j’pense au big-bang et à toutes ces théories
Pis j’pense au diaphragme que ma mère avait pas mis
Et j’pense à l’Afrique, là où naissent de p’tits Afros
Pis j’pense à l’Antarctique, là où meurent des Esquimaux
Et j’pense à l’immensité des océans
Pis j’pense qu’on est «badlockés» d’pas pouvoir boire dedans
Et j’pense au gros glaçon qui a fait sombrer l’Titanic
Pis j’pense que j’sais comment c’qui font pour mettre le caramel dans’ Caramilk
Et j’cours dans les rues
Je cours et cours encore
J’tu tout seul à m’être perdu?
Ou si y’en a d’autres qui sont en retard
Et j’pense aux enfants noirs qui meurent à chaque minute
Pis j’pense au show qu’j’ai pas pu voir, maudit qu’la vie c’est donc pas juste
Et j’pense à l’homme riche qui pleure en se couchant seul le soir
Pis j’pense à la niche du chien que j’aurais voulu avoir
Et j’pense à l’internet, qui nous emmène où on lui dit
Pis j’pense à Monsieur Net, qui a un problème de calvitie
J’pense à toutes les religieuses qui ont une confiance aveugle en Dieu
Pis j’pense au Head & Shoulders, qui brûle quand t’en as dans les yeux
Et j’cours dans les rues
Je cours, je cours et cours encore
J’tu tout seul à m’être perdu?
Ou si y’en a d’autres qui sont en retard
Et j’pense au luthier qui a fabriqué ma guitare
Pis j’pense aux robots guidés qui travaillent dans les usines de «chars»
J’pense à la crise d’Octobre, à tout c’qui l’a suivie
Pis j’pense que j’suis pas sobre quand j’hallucine sur mes biscuits
Et j’pense à l’amoureux qui ne le dira jamais
Et j’pense à tous ceux dépendants du café au lait
J’pense aux p’tits Péruviens qu’aide la missionnaire
Et pis j’pense au Canadien qui a encore perdu hier
Et j’cours dans les rues
Je cours, je cours et cours encore
J’tu tout seul à m’être perdu?
Ou si y’en a d’autres qui sont en retard
Et j’cours dans les rues
Pour sauver mon âme
Mais mon âme s’est perdue
En courant, vous l’auriez pas vue ?…
Et j’pense à Bamako, où les bidonvilles meublent les clairières
Pis j’pense à mon Vico passé date dans l’frigidaire
J’pense aux superbes mannequins qui défilent dans Perfecto
Pis j’pense qu’elles mangent pas ben ben pis qu’la mode est pas aux p’tits gros
Et j’pense aux gens qui meurent de faim, qui croupissent dans des ghettos
Pis j’pense qu’y ont déplacé le pain dans les rayons de mon Provigo
Et j’pense à la vie, à sa grande subtilité
Pis j’pense à mon couvre-lit qu’y est donc compliqué à laver
Et j’pense à ces villes meublées par des igloos
Pis j’pense que j’suis débile quand j’réécoute Passe-Partout
Et j’pense à ceux qui se piquent, qui attendent leur dose pour subsister
Pis j’pense que quand ça me pique, j’pas capable d’pas me gratter
Et j’pense à l’ennui qui a l’air de rien, mais qui tue
Pis j’pense à l’ami qu’j’ai pas trouvé chez Jean Coutu
Et j’pense à ma façon d’vivre, qu’il est temps que j’reparte à zéro
Pis j’pense que j’pense trop, pis qu’à soir j’va’s m’coucher tôt
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