Son rêve fastueux, seul, lui donnait des fêtes ;
Il avait son orgueil intime pour ami.
Grave, pour dérider un peu son front blêmi,
Il regardait ses fleurs et caressait ses bêtes.
Soumis à ses grands yeux étranges de prophète,
De beaux désirs pareils à des tigres parmi
Les jungles de ses sens s’étiraient à demi.
Il vivait seul avec son âme pour conquête.
Dans le palais silencieux qu’était son coeur,
Des femmes, que gardait secrètes son humeur,
Languissaient, comme des sultanes, près des urnes
Lui, pâle, par les soirs délirants de jasmins
S’agenouillait, des larmes chaudes sur les mains ;
Et parfois, soeur aimante, aux terrasses nocturnes
La mort venait baiser ses lèvres taciturnes.
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