C’est le mot qui me soutient
et frappe sur ma carcasse de cuivre jaune
où la lune dévore dans la soupente de la rouille
les os barbares
des lâches bêtes rôdeuses du mensonge
Barbare
du langage sommaire
et nos faces belles comme le vrai pouvoir opératoire
de la négation
Barbare
des morts qui circulent dans les veines de la terre
et viennent se briser parfois la tête contre les murs de nos oreilles
et les cris de révolte jamais entendus
qui tournent à mesure et à timbres de musique
Barbare
l’article unique
barbare le tapaya
barbare l’amphisbène blanche
barbare moi le serpent cracheur
qui de mes putréfiantes chairs me réveille
soudain gekko volant
soudain gekko frangé
et me colle si bien aux lieux mêmes de la force
qu’il vous faudra pour m’oublier
jeter aux chiens la chair velue de vos poitrines
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