Écoutez Celles-là sont les Musiciennes.
Leur présence est pareille à l’écho d’une voix,
Et leur souffle est dans l’air plein de légers émois,
Plein de très lents accords aux langueurs lesbiennes.
Et les voici passer, formes aériennes,
Se mêlant au silence harmonieux des bois,
Et redisant en choeur leurs amours d’autrefois,
Aux sons luxurieux de leurs lyres anciennes.
Ces choeurs, se lamentant, pleurent au fond des nuits
Et mêlent des essors, des frissons et des bruits
Aux forêts de silence et d’ombre recouvertes.
Comme pour exhaler le chant ou le soupir
On les sent hésiter, les lèvres entr’ouvertes,
Et le poète seul les entend revenir.