Araignée. À moins que l’espoir
Du matin dure jusqu’au soir,
La voilette en fils de la vierge
Dérobera notre adultère.
Ariane, faudrait-il taire
Ta chance d’être parvenue
À démêler tous ces mystères
Où s’embrouillait même Vénus
Y perdant pied, perdant haleine,
Comme nous dans ses tendres pièges.
Êtes-vous pelote de laine,
Mon coeur, par la chatte agacé ?
Vierge, voici le fil cassé.
C’est bien de ta faute, Vénus,
Puisque nos coeurs sont la pâture
De tes tigres en miniature.
Et la Parque pendant ce temps
Tisse des bonnets de coton,
Pour que les anges en pantoufles,
Visitant les vivants qui souffrent
Les coiffent telle une bougie
De l’éteignoir. Fais-tu défaut,
Coiffure de mon élégie,
Sur les âmes eux-mêmes soufflent ;
Mais les anges sont des ténors
Se ménageant pour chanter haut
Notre louange, dès la mort.