Elle est bonne, franche, et telle
Que l’amoureux de chez nous
Ne courtise et n’aime qu’elle.
Et, de vrai, c’est la plus belle,
Avec ses Jolis yeux doux.
Beauté d’idylle naïve,
Elle a l’air, le teint vermeil,
De cette prime fleur vive,
Qui, malgré le gel, hâtive,
Fleurit sous un froid soleil.
Hormis cette grâce fine,
Charmes purs, charmes frais,
Joliesse féminine
Que la nature dessine,
Je lui sais plus rares traits.
Compatriote chérie,
Où je te vois et t’entends,
Où tu ris, c’est la patrie,
Revivante, refleurie,
Dans un rayon de printemps.
Ton sourire nous enivre ;
Ta vaillance est notre espoir ;
Le divin bonheur de vivre,
Nous le trouvons à te suivre
Par le chemin du devoir.
La Saint-Jean-Baptiste appelle
La nationalité.
Viens, ma chère, fais-toi belle ;
Dans la fête solennelle,
Viens marcher à mon côté.
Viens !… et mets, pour qu’on le dise,
Cocarde parlante, autour
De ton chapeau de payse,
La feuille qui symbolise
Le patriotique amour !
Première entre les premières,
Prends ta place dans nos rangs.
Fière au-dessus des plus fières,
Française, de nos bannières,
Ferme et haut, tiens les rubans !
Salut, princesse lointaine,
Seigneuresse des vieux lys !
Haute dame souveraine
De cette claire fontaine
Qu’ombragent les bois jolis !
Les fils n’aiment plus la terre ;
Ô patronne, enseigne-leur
Le patriotisme austère,
Le bon travail salutaire,
Qui rend solide et meilleur.
Grande chrétienne, humble sainte,
Qui, forte divinement,
Monte au calvaire, et, sans plainte,
Souffre et meurt, ivre d’absinthe,
Sur ta croix du dévouement !
Oh ! quelle gloire est la tienne !
Tu représentes, pour moi,
La pure race ancienne.
Petite Canadienne,
La France, en nos coeurs, c’est toi.