Qu'en dites-vous, mon Coeur ? Je vous prie de le dire.
Quoi ? vous rêvez, ce semble, ô quelle étrange humeur !
Mais ce beau teint changeant m'avant-court un bonheur,
Et ce vent tremblotant qui doucement soupire.
Las ! ce bel oeil baissé, dont le jour se retire,
Pourrait bien messager quelque étrange douceur :
Non, ce souris bénin présage une douleur,
Pour donner à ce coup trêve entre mon martyre.
Parlez donc, mon souci, quoi ? vous ne dites rien.
Qui se tait il consent, vous le voulez donc bien.
Approche-toi m'Amour, baise-moi ma chère âme,
Je me veux enivrer de la douce poison,
Qui tant et tant de fois suborna ma raison :
Seigneur Dieu je me meurs, je me perds, je me pâme.