Diane étant en l'épaisseur d'un bois
Louise Labé

Poème Diane étant en l'épaisseur d'un bois

Diane étant en l'épaisseur d'un bois,
Après avoir mainte bête assénée,
Prenait le frais, de Nymphe couronnée.
J'allais rêvant, comme fais mainte fois,

Sans y penser, quand j'ouïs une vois
Qui m'appela, disant : Nymphe étonnée,
Que ne t'es-tu vers diane tournée ?
Et, me voyant sans arc et sans carquois :

Qu'as-tu trouvé, Ô compagne en ta voie,
Qui de ton arc et flêches ait fait proie ?
- Je m’animai, réponds-je, à un passant,

Et lui jetai en vain toute mes flêches
Et l’arc aprés ; mais lui les ramassant
Et les tirant, me fit cent en cent brêches.