La neige est triste. Sous la cruelle avalanche
Les gueux, les va-nu-pieds, s'en vont tout grelottants.
Oh ! le sinistre temps, oh ! l'implacable temps
Pour qui n'a point de feu, ni de pain sur la planche !
Les carreaux sont cassés, la ports se déclenche,
La neige par des trous entre avec les autans
Des enfants, mal langés dans de pauvres tartans,
Voient au bout d'un sein bleu geler la goutte blanche.
Et par ce temps de mort, le père est au travail,
Dehors. Le givre perle aux poils de son poitrail.
Ses poumons boivent l'air glacé qui les poignarde.
Il sent son corps raidir, il râle, il tombe, las,
Cependant que le ciel ironique lui carde,
Comme pour l'inviter au somme, un matelas.