Comte les ans, les mois, les heures et les jours
Et les poins de ta vie, et me dis mal-habile,
Où ils s’en sont allés comme l’ombre fragile
Ils se sont escoulez sans espoir de retour.
Nous mourons et nos jours roulent d’un viste cours
L’un l’autre se poussans comme l’onde labile
Qui ne retourne point, mais sa course mobile
D’une mesme roideur precipite tousjours.
Tousjours le tems s’enfuit et n’est point reparable
Quand il est despensé en euvre dommageable,
L’usant et consumant en travail superflus
Nos jours ne sont sinon qu’une petite espace
Qui vole comme vent, un messager qui passe
Pour sa commission et ne retourne plus