L’écume des peuples s’efface de la mémoire
Dans les sillons stériles des parois du temps
Des hommes sans visages sont venus les chercher
Ils ont amassé leurs bagages dans les clameurs
Toutes ces vies entassées dans des énigmes d’ombre
Les trains gris poussaient des cris de violon brisé
Enfants barbouillés des couleurs du cauchemar
Lignes de leurs mains creusées des rails du destin
Leur étoile était clouée sur cette nuit sans aube
Un désespoir tout jaune marqué au fer rouge
L’immense fumée noire qui emportait leurs cris
A dissous leurs rêves de miel dans un brasier
Sur le magma rougeoyant de leurs entrailles
Le soleil a quitté un ciel vide vitrifié d’horreur
Images fragiles volées au secret de la mort
Ces cendres et ces fumées brûlent encore mes larmes.