Ce n'est plus moy que veult faire d'un rien grand'chose ;
Je ne cizelle plus sur l'immortalité
Le soudain changement d'une vaine beauté,
Ornant de deshonneur les vers que je compose ;
Je ne veux plus cacher par la Métamorphose
Cela qui est mortel dessous la déité,
Esclavant follement ma douce liberté :
Pour un malheur subject ma rythme je dispose.
Une dame plus forte a mis hors de prison
Ma jeunesse captive ; elle qui est Raison
S'est remise en la fin dedans sa forteresse :
Là d'une heureuse main bridant la volupté,
Me monstra qu'il ne fault, quand on est surmonté,
Faire de l'imparfaict une saincte déesse.