Sans amis, sans parents, sans emploi, sans fortune,
Je n'ai que la prison pour y passer la nuit.
Je n'ai rien à manger que du gâteau mal cuit,
Et rien pour me vêtir que déjeuners de lune.
Personne je ne suis, personne ne me suit,
Que la grosse tsé-tsé, ma foi ! fort importune ;
Et si je veux chanter sur les bords de la Tune
Un ami vient me dire : Il ne faut pas de bruit !
Nous regardons vos mains qui sont pures et nettes,
Car on sait, troun de l'air ! que vous êtes honnêtes,
De peur que quelque don ne me vienne guérir.
Mais je ne suis icy pour y faire d'envie,
Mais bien pour y mourir, disons pour y pourrir ;
Et la mort que j'attends n'ôte rien que la vie.