Croquis de banlieue
François Coppée

Poème Croquis de banlieue

L’homme, en manches de veste et, sous son chapeau noir,
A cause du soleil, ayant mis son mouchoir,
Tire gaillardement la petite voiture,
Pour faire prendre l’air à sa progéniture,
Deux bébés, l’un qui dort, l’autre suçant son doigt.
La femme suit et pousse, ainsi qu’elle le doit,
Très-lasse, et sous son bras portant la redingote ;
Et l’on s’en va dîner dans une humble gargote
Où sur le mur est peint – vous savez ? à Clamart ! –
Un lapin mort, avec trois billes de billard.