Je chante haut pour m'entendre,
Car la nuit est noire et sans voix;
- La route est molle et la terre est tendre
Il a plu trois jours sur les bois.
Je frappe le sol en cadence
Du bout de mon bâton ferré
- Ici, l'ombre des bois est si dense
Qu'en plein jour on n'y verrait.
Je guette des voix à l'orée
Plus pâle, là-bas, vers la plaine;
- Rien ne sonne à travers la forêt
Que ma voix et mes pas qui peinent.
1899