Contrat de mariage ! ô jabot de notaire !
Tu sentiras trembler ton âme dans ta voix,
Quand, tes prénoms signés, ta lèvre, avec mystère,
Fera chanter ce oui sur un air de ton choix.
Je n’aurai plus alors, pour assouvir ma rage,
Dans ce tombeau vivant où le sort m’aura mis,
Qu’à venir, ce jour-là, si j’en ai le courage,
Te porter le coffret que je t’avais promis.
Je franchirai le seuil de ta chambre, en extase,
Devant ta robe neuve aux volants de satin,
Pour glisser sous les plis de ton voile de gaze
Le cadeau que la fièvre aura mis dans ma main.
Ce sera le dernier d’une flamme mourante ;
Et quand tu briseras ce coffret pour le voir,
Mon coeur – que ta lame aura blessé méchante ! -
Tombera tout saignant de son papier en noir