Coeur de ville
Elie Ayache

Poème Coeur de ville

Ils s’abreuvent à l’eau des Fontaines Wallace
Ils s’abritent à l’ombre des Colonnes Morris

Arpentant les artères de Paris
La même litanie en guise de plaidoirie
Sollicitant la semaine et le dimanche
Les passants par des effets de manches

La mère mine triste portant son enfant
L’unijambiste véloce, l’aveugle clairvoyant
Les automobilistes assistent au triste spectacle
De la résurgence de la cour des miracles

Accordéonistes, flûtistes, guitaristes et chanteurs,
Accompagnent mon voyage station Sacré-Cœur
Le Métro parisien, rames et couloirs
Music-hall sous terrain du désespoir

Lits éphémères en carton de livraison
Présents à toutes heures et en toutes saisons
Seuls ou en compagnie d’autres infortunes
Chien et chats en bonne place au clair de lune

L’alcool souvent comme remède commun
Pour y puiser le courage de tendre la main
Terre d’indifférence, le message est clair
Un litron de vin telle une bouteille à la mer

Ils s’abreuvent à l’eau des Fontaines Wallace
Ils s’abritent à l’ombre des Colonnes Morris