Encore un printemps, – encore une goutte de rosée, qui
se bercera un moment dans mon calice amer, et qui s’en
échappera comme une larme !
Ô ma jeunesse, tes joies ont été glacées par les baisers
du temps, mais tes douleurs ont survécu au temps qu’elles
ont étouffé sur leur sein.
Et vous qui avez parfilé la soie de ma vie, ô femmes !
s’il y a eu dans mon roman d’amour quelqu’un de trompeur,
ce n’est pas moi, quelqu’un de trompé, ce n’est pas vous !
Ô printemps ! petit oiseau de passage, notre hôte d’une
saison qui chante mélancoliquement dans le coeur du poète
et dans la ramée du chêne !
Encore un printemps, – encore un rayon du soleil de mai
au front du jeune poète, parmi le monde, au front du
vieux chêne, parmi les bois !