Si ta bouche ne doit rien dire
De ces vers désormais sans prix ;
Si je n’ai, pour être compris,
Ni tes larmes, ni ton sourire ;
Si dans ta voix, si dans tes traits,
Ne vit plus le feu qui m’anime ;
Si le noble coeur de Monime
Ne doit plus savoir mes secrets ;
Si ta triste lettre est signée ;
Si les gardiens d’un vieux tombeau
Laissent leur prêtresse indignée
Sortir, emportant son flambeau ;
Cette langue de ma pensée,
Que tu connais, que tu soutiens,
Ne sera jamais prononcée
Par d’autres accents que les tiens.
Périsse plutôt ma mémoire
Et mon beau rêve ambitieux !
Mon génie était dans ta gloire ;