Alors que cette saison estivale habituellement rythmée de festivals et concerts a été tristement éteinte en raison de la crise sanitaire, un concert a toutefois vu le jour ce mercredi 8 juillet, et c’est dans le sud, à Arles, qu’il a eu lieu.
Le monde a été secoué par une crise sanitaire certes, mais également une crise sociétale, avec des manifestations allant des Etats-Unis jusque sur nos propres terres. Le sujet ? Les discriminations, les violences policières, et le profilage racial. Tant de problèmes qui bouleversent nos sociétés et qui ont été mis au coeur de l’actualité à la suite de l’assassinat de Georges Floyd par un policier blanc, portés par le mouvement Black Lives Matter aux Etats-Unis - dont on a déjà évoqué la répercussion sur le monde de la musique.
Mais cette lutte américaine a su trouver un écho en France au travers du mouvement Justice pour Adama, qui milite pour d’une part la condamnation du policier à l’origine du meurtre d’Adama Traore, mais également pour un bouleversement du système pour mettre fin aux violences policières. Une lutte que la chanteuse Camélia Jordana a fièrement rejoint, autant sur les plateaux de télévision qu’aux côtés de la soeur d’Adama, Assa Traore, lors de la manifestation du 2 juin dernier devant le Tribunal de Paris. Un investissement revendiqué donc, malgré toutes les critiques qu’elle a pu recevoir sur le net.
C’est cette fois-ci en musique que Camélia Jordana a exprimé son militantisme, aux côtés de Jeanne Added, L et Sandra Nkaké au Théâtre Antique de Arles ce 8 juillet. Le concert, nommé « Protests Songs », a été l’occasion pour elles de reprendre a capella des chants de révolte contre les discriminations et l’injustice, et ce dans un répertoire divers et varié de styles et de langue. Un concert symbolique donc, aux vues des évènements récents et du contexte de crise sociale, comme un appel à la lutte mais surtout à la solidarité et au rassemblement.
Une merveilleuse façon donc de ramener à la vie ce Théâtre ancestral, qui a fait résonner mille et unes voix à travers les siècles. Le concert a été organisé et limité de sorte qu’il puisse respecter la distanciation sociale relative au Covid, et tous les bénéfices ont été reversés au personnel soignant de l'Hôpital Joseph Imbert d'Arles.